Des cris d’alerte qui ne datent pas d’hier

par Jasmine
le 17/03/2022
Des cris d’alerte qui ne datent pas d’hier

Entre la fin du XVIIIe et le début du XIXè siècle, les intellectuels commencent à être en quête d’une proximité avec la nature. Il y a la volonté de revenir à ce qui est authentique. Dès lors, les inquiétudes concernant l’environnement se multiplient. Georges Parkins Marsh écrit son ouvrage Man and Nature: Or, Physical Geography As Modified by Human Action en 1864. Il est considéré comme le précurseur de la pensée écologique. Son mérite est d’avoir été l’un des premiers à identifier les menaces que le développement du capitalisme faisait peser sur les dynamismes écologiques. Il y a donc une observation du milieu naturel mais aussi une prise de conscience.

On commence à comprendre que l’homme a un impact sur son propre environnement. Au XIXè siècle on commence à se demander dans quelle mesure l’homme peut-il en permanence modifier son écoumène. Marsh écrit en ce sens : « La destruction des forêts, le drainage de lacs et marais, l’activité de l’agriculture rurale et de l’art industriel ont incontestablement eu tendance à produire de grands changements dans les conditions hygrométriques, thermométriques, électriques et chimiques de l’atmosphère, même si nous ne sommes pas encore capables de mesurer l’importance de ces différents éléments de perturbation, ni de juger à quel point ils se sont réciproquement compensés ou l’ont été par des influences encore plus obscures. ».

C’est donc dans la première moitié de ce siècle que les hommes questionnent leurs actes, perçoivent des changements physiques et surtout s'inquiètent de leur futur, de leur devenir. Comme nous pouvons le voir dans ce court extrait, ceux qui s’intéressaient à l’environnement à cette période ne réalisaient pas encore l’ampleur des dégâts que pourraient avoir leurs actions. Mais leur remise en question et leur simple prise de conscience illustrent la peur d’un changement trop radical. Ils voient en fait que l’harmonie naturelle est troublée. L’air devient de moins en moins pur, les paysages changent, les constructions s’accumulent, des formes de vies animales disparaissent Georges Parkins Marsh va même jusqu’à parler d’ « éradication ».

C’est avec la révolution industrielle que les choses changent radicalement, les villes s’élargissent, l’exode rurale est à son comble. Zola décrit dans ses romans la noirceurs des villes. Le naturalisme étant la nouvelle mode, des peintures illustrent les fumées provenant des usines qui prennent de plus en plus de place. Ainsi,Le tableau de Steinlen Théophiile Alexandre fait part de la part du peintre d’une certaine observation. Les couleurs son ternes, le ciel gris et les fumées sont d’un noir intense. Dès lors, la volonté d’un retour en arrière peut se percevoir, une nostalgie se crée et le désir d’une harmonie entre le monde naturel et l’humanité voit le jour.

Un siècle et demie plus tard, l’œuvre The Supermarket Lady de Duane Hanson fait polémique. L’hyperréalisme est un mouvement artistique qui consiste à reproduire à l’identique une réalité en peinture ou en sculpture. L’œuvre est censée être tellement réaliste que le spectateur en vient à se demander si elle est vraie ou non. À travers l’œuvre de Duane Hanson, une ménagère est mise en scène entrain de pousser son caddie rempli de courses. Elle est en surpoids, a une cigarette à la bouche, des boutons, des bleus sur les jambes, des bigoudis, elle porte des chaussons. Cette femme d’une cinquantaine d’années ne prend pas soin d’elle, une disgrâce émane de sa personne.

Cette sculpture pourrait paraître assez caricaturale mais en réalité, aux États-Unis des années soixante ce n’est pas choquant, d’où l’utilisation de l’hyperréalisme. Le spectateur se retrouve donc devant cette femme et réalise qu’elle pourrait être lui. Nous sommes pris d’un sentiment de consternation voire de dégout. Cette femme commune est grotesque mais réaliste. Son regard vide et son caddie plein nous font réaliser que sa vie n’a plus de sens, la consommation devient sa seule motivation, elle devient un personnage sans vie, sans âme.

Elle en vient même à nous faire peur. Cette œuvre dénonce ainsi la sur-consommation avec l’apparition des supermarchés dans cette même périodeAujourd’hui cette sur-consommation est toujours d’actualité. La population française dépense en moyenne 39 milliards d’euros dans l’acquisition de vêtements par an. Même si nous savons que notre mode de vie est assez toxique, il nous est pratiquement impossible de s’en défaire. Depuis petits, nous apprenons à consommer et inconsciemment nous en avons besoin. Qui aujourd’hui aurait le courage de mettre réellement son confort de côté ? Après avoir interviewé plusieurs personnes sur le sujet, nous nous sommes rendu compte que même si certains feraient des concessions, beaucoup n’accepteraient pas de délaisser leurs biens et leur mode de vie. Prenons l’exemple de la fast fashion : la planète est submergée de vêtements.

Environ 56 millions de tonnes sont vendues chaque années. Quand nous voyons un vêtement qui nous plaît sur un modèle, sur une star, une influenceuse, nous n’avons qu’à faire un petit clique et c’est dans la boîte. Tout est fait pour nous pousser à consommer encore plus. D’ailleurs, d’ici 2030, l’industrie de la mode est estimée à grossir encore de 60%, c’est énorme. Et derrière ces chiffres faramineux se cache les consommateurs. C’est entre nos mains que tout se joue.Aujourd’hui, la situation climatique est telle que nous ne pouvons pas rien faire. Il est nécessaire, impératif de trouver des alternatives. Devenons les maîtres et non de simples pions passifs.

Prenons conscience des informations et conscience que nos actions, si limités soient-elles peuvent faire la différence. C’est le fait de savoir que nous pouvons agir, que nos actions sont importantes er changent la donne qui pourrait faire le déclic.Entre la pensée et le passage à l’acte il n’y a qu’un pas. WeRecy à choisi d’être la passerelle qui liera ces deux éléments fondamentaux.

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